- Une conn... ? à n'en pas douter. En effet, si accident il y a eu, c'est parce que le personnel de BP aurait enfreint ses propres règles de sécurité. Un comble non ? Ensuite on peut se poser cette question : pourquoi autorise-t-on des plateformes pétrolières à intervenir à des profondeurs aussi importantes (1500 mètres) sans avoir de plan de secours en cas de problème ?
- Un suicide ? Un point qui me surprend énormément : l'homme est capable de modéliser des tas de choses, le temps qu'il fera demain, le climat dans 50 ans, la propagation de la grippe H1N1, même la fabrication d'un camembert ! Et là, personne ne s'est risqué à nous faire un pronostic sur l'impact que cette gigantesque marée noire aura sur notre bonne vielle terre (un exemple un écran noir sur une très grande superficie doit bien avoir une influence sur la température, donc sur les courants, donc sur le climat. Je sais cet exemple est très tiré par les cheveux mais je voulais sortir du classique impact sur le biotope qui est le premier qui nous saute à la figure)
- Impuissant ! C'est le moins que l'on puisse dire. Le président des États-Unis B. Obama, s'est rendu 3 fois sur place pour montrer sa compassion et pousser son coup de gueule. Mais une fois qu'on a montré une galette de pétrole sur une plage de sable fin et dit que c'est scandaleux, que peut-on faire ? rien ! Les experts et techniciens s'affairent à trouver une solution à un problème inédit. Et comme tout se passe sous l'eau, à très grande profondeur, on ne peut que les croire sur le débit de la fuite, sur leur réelle volonté de colmater la fuite(1), sur leur capacité à trouver une solution.
Il semblerait que la fuite soit maintenant résorbée (ou du moins fortement réduite et donc maîtrisée). La 4ième solution aura été la bonne. Mais combien de pétrole s'est échappé ? nous sommes passés du début de la catastrophe à aujourd'hui de 800000 litres/jour à 3 millions litres/jour, pour annoncer qu'au total cela ferait 189,3 millions de litres de pétrole(2) qui se sont répandus. Admirez la précision du chiffre, qui est une estimation du gouvernement américain et qui divisé par 47 jours donne un peu plus de 4 millions litres / jour. Que croire ?
Quelque soit le chiffre, cette catastrophe, à défaut d'établir un nouveau record en ce domaine (3), marquera certainement les esprits pour longtemps. Nous avons tous en tête, des noms tristement célèbres comme l'Amoco Cadiz (1978, 230000 tonnes de pétrole léger), l'Erika (1999, 20000 tonnes de pétrole lourd très persistant) , ou encore l'Exxon Valdez (1989, 40000 tonnes au Sud de l'Alaska). Moins connue, de moi en tout cas, la fuite de Ixtoc One (1979, 600 000 tonnes de pétrole brut s'échappent d'un puits sous-marin) a déjà frappé durement le golfe du Mexique (4).
Après toutes ces catastrophes, dont je n'ai cité qu'une partie, on aurait pu penser que nous serions devenus plus "raisonnable" à défaut d'être intelligent. Hé bien non ! Il suffit de lire les propos de Tony Hayward, DG du groupe BP "la seule chose qui m'empêche de dormir, c'est la fuite". Et s'il reconnaît que la marée noire a eu un impact énorme sur la compagnie pétrolière, il affirme que BP en tire déjà des leçons : "Ça ne stoppera pas les forages en eau profonde, ça les transformera. Et nous serons à l'avant-garde parce que nous en aurons appris plus que quiconque" (5). Qu'ont-ils appris ? Je crains le pire !
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1 - Un point que je n'ai pas bien compris c'est pourquoi BP voulait absolument mettre un gros entonnoir au-dessus de la fuite. Cela aurait permis de récupérer le pétrole, mais j'espère que ce n'est pas pour cette raison qu'ils n'ont essayé que dans un 3ième temps les solutions de colmatage.
2 - Cf. article de RTL
3 - La fuite de Ixtoc One, 600000 tonnes, est déjà d'une ampleur sans nom, mais que penser de ce terminal pétrolier koweitien Mina al Ahmadi bombardé par l'armée irakienne en 1991 lors de la seconde guerre du golfe : 800 000 tonnes de pétrole se répandent dans le Golfe Persique faisant de cet accident la plus grande catastrophe pétrolière de tous les temps.
4 - Cf. Les plus grandes marées noires
5 - Source : cet article
Quelques autres points de repère :
- 1 baril = 159 litres
- Pour passer du litre à la tonne, c'est plus complique car la densité est très variable selon les pétroles cf. ce lien
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